Bayonne ses fêtes et sa douceur de
vivre, cette image d'Epinal Philippe Mediavilla l'écorne passablement dans ce
premier roman nourri de sa connaissance de la ville et surtout des mécanisme économiques et sociaux qui
s'agitent dans une indifférence polie des médias. Quelle raison obscure a pu
pousser le capitaine d'un navire ukrainien amarré au port à tenter d'assassiner
Marco, un écolo-anarchiste taciturne et imprévisible ? Qui commandite les hommes
de main qui ne cessent de l'importuner lui et sa famille ? En parallèle Laurent
secrétaire de l'Union locale CGT de Bayonne essaye de comprendre pourquoi
Txomin un militant aimé et respecté de tous semble s'être suicidé dans les eaux
froides de l'Adour. Il faudra beaucoup de doigté à Agnès, jeune lieutenant de
police récemment promue à Bayonne, pour apprivoiser Marco et Laurent dont
l'aversion pour les policiers est quasiment viscérale et ainsi conduire une
délicate enquête mettant en évidence la gestion mafieuse du bois issu de la
tempête Klaus de 2009.
Philippe Mediavilla connaît bien le
milieu ouvrier puisqu'il a été durant de longues années responsable syndical
dans les Landes. Dans ce cadre il a suivi de près les questions de la filière
bois au niveau régional, et son roman est donc parfaitement documenté. L'auteur
nous entraîne dans une enquête passionnante, où la tension ne se détend qu'aux
passages plus personnels décrivant les trois personnages principaux.
L'écriture, sans affectation, est plaisante, efficace. Bayonne, son port et la
forêt landaise ne sont pas de simples décors mais des personnages à part
entière avec lesquels les différents protagonistes, héros ou crapules, doivent
composer. Un joli premier roman, instructif et distrayant.
Du Pin et des larmes de Philippe Mediavilla est paru aux éditions Cairn.
Chronique diffusée le samedi 14 janvier, lors de l'émission "Un jour, un livre un auteur" sur Radio Présence Lourdes.
Chronique diffusée le samedi 14 janvier, lors de l'émission "Un jour, un livre un auteur" sur Radio Présence Lourdes.
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