Lorsque le commissaire Roussel reçoit
l'appel au secours de Claire, son ex compagne qui l'a quitté sans plus donner
de nouvelles quatre ans auparavant, il ne se doute pas de la terrifiante
machination qu'il va devoir affronter. Qu'a donc découvert de si important la
jeune maître de conférences spécialiste de Garcia Lorca, le poète assassiné par
les franquistes 70 ans plus tôt, qui mette sa vie ainsi que celle d'Esteban,
son nouveau compagnon, en danger. Qui est l'énigmatique "El Capitan"
dont l'ombre rôde autour des enquêteurs ? Mettant ses pas dans ceux de la
commissaire Aïcha Sadia de la PJ de Marseille, Roussel va traverser le sud de
la France de Pau à Marseille, Montpellier, une ancienne abbaye en pays basque
avant de foncer vers Madrid et pour finir à Grenade, où git la dépouille perdue
du poète supplicié.
Dans ce roman, fragmenté, à
l'écriture nerveuse, Gilles Vincent construit patiemment un labyrinthe mortel
autour de ses personnages. Le lecteur est invité, à l'instar des enquêteurs
attachants, à résoudre une suite d'énigmes qui mettent en scène les participants
à la chasse aux membres de l'ETA vingt ans plus tôt, ministres français et
espagnols, para-militaires des GAL, réseaux fascistes franco espagnols. L'auteur dissèque avec art les collusions
politiques, aussi bien en France qu'en Espagne, il rappelle ainsi au lecteur
français qui l'aurait oublié qu'au plus haut de l'État espagnol postérieur à la
transition démocratique des bourreaux de la dictature sans états d'âme restent
tapis prêts à prendre leur sordide
revanche.
Beso de la Muerte, de Gilles Vincent
aux éditions Jigal.
Cette chronique a été diffusée le 14 novembre dans l'émission Un jour, un livre, un auteur sur Radio Présence Lourdes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire