mardi 10 septembre 2024

Un autre personnage principal de mon roman Illusions, aux éditions Arcane 17.

 

Pour changer un peu des formats classiques je vous propose l’interview de personnages de ce roman à partir d’une idée de mon excellent confrère Nick Gardel :

 

Madrid, 1975

 

Camarade Boukharine, qui êtes-vous ?

Un militant politique qui cherche à abattre cette dictature odieuse. Je suis à la tête de l’état-major de FIERAS. Chacun des membres de notre organisation porte un nom de guerre rappelant la glorieuse Révolution d’Octobre.

 

Oui, mais encore ? Nous aimerions en savoir plus sur vous. Votre âge, votre parcours politique, votre légitimité sociale.

Comprenez qu’à cause de la police politique je sois peu disert. J’ai 25 ans, j’ai fait des études supérieures et je suis pleinement engagé dans la vie professionnelle. Quant à savoir dans quel domaine et où, cela restera secret. La sécurité de notre organisation est à ce prix. Je me bats avec mes camarades contre la dictature qui a renversé la République et massacré une large partie de la population espagnole. Nos glorieux anciens qui se sont battus pour libérer la France du joug nazi ont été trahis : aussi bien les Américains que les Européens ont refusé de terminer le nettoyage en balayant Franco et ses salopards. Alors notre génération reprend le flambeau et fera tomber ces fascistes jusqu’au dernier, pour rétablir la République.

 

Vous commettez des attentats, n’est-ce pas une étrange façon de promouvoir la démocratie ?

Tendre l’autre joue ne fait pas partie des pratiques marxistes. Notre peuple est agressé chaque jour, il est méprisé, emprisonné, tué. Alors nous répondons légitimement à la violence par la violence. Alors qu’ils se battaient uniquement avec des mots Gandhi a été tué et Mandela est en prison. Si je dois mourir ce sera les armes à la main ; pour la liberté.

 

Parlez-nous de vos cibles.

Il s’agit systématiquement de responsables de la répression militaire ou civile, ou de spoliateurs qui dépouillent le peuple espagnol des richesses qu’il produit. Notre service de renseignement dirigé par Sorge surveille des cadres du régime, il recense leurs « exploits » au détriment du peuple, définit leurs habitudes, emplois du temps, faiblesses. En fonction du contexte politique et du message que nous voulons porter, notre état-major attribue un nom de code à l’opération de châtiment populaire, il organise aussi l’action militaire. Celle-ci est menée par un des groupes de six soldats sous les ordres de notre camarade Molotov. D’autres fonctions existent bien entendu au sein de notre état-major, mais je ne développerai pas davantage.

 

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